Quand un dealer rencontre un dieu [Apollon / Warren] [FINI]

Apollon arpenta le couloir d’un pas discret. Il avait ramené quelqu’un, aujourd’hui, un homme qui semblait fatigué, affamé, agar, il n’avait pas eu de mal à le maitriser mais ce dernier s’était débattu comme un beau diable et à présent, des nobles l’avait emmené à « l’éducation » comme ils appelaient.  Ce mot semblait bien doux pour ce que c’était. Le lieu de la dernière chance, coopérer, devenir traqueur ou mourir après avoir subi une multitude d’expérience sur ces étranges capacités. Lui faisait partie d’une très rare population a accepter ce système sans rechigné, ce qui lui laissait la liberté et un chez-soi en échange. Parfois lui aussi avait pour mission d’accepter certaine expérience mais jamais aussi douloureuse que pour les rebelles. Voilà la raison pour laquelle il possédait parfois des pensements sur les bras.
Il était sorti à la hâte, n’ayant que très peu envie d’entende les hurlements du mutant s’il devait se faire torturer. Il courut, renversent un scientifique au passage.
Une fois dehors il réfléchit. Piochant dans sa poche à la recherche de son médicament. Un médicament qu’il prenait quotidiennement pour que la tragédie survenue quand il était enfant ne se reproduise plus. Les scientifiques devaient souvent le surveiller pour qu’une telle catastrophe n’arrive plus. Il était très puissant et l’avoir du coté des nobles restaient un atout. S’il était si fidèle à eux, c’est parce qu’ils l’avaient quasiment élevée.
Il marcha un peu puis s’arrêta devant une fontaine pour boire et avaler son médicament. Puis il se crispa. Il ne savait pas trop où il était allé. Il passa la tête sous l’eau pour se rafraichir puis observa son reflet un instant.
C’est alors qu’il se crispa. Il y avait comme quelqu’un qui le fixait. Il redressa la tête, penché sur le coté pour cerner l’individu. Il ressentait une onde de pouvoir. Serait-ce un rebelle ? Mieux valait -il rester calme et attendre comment la situation se développait.


Warren s’était levé tard ce jour-là. Il avait dormi toute la journée, après une dure soirée la veille. Il marchait d’un bout à l’autre de son refuge de fortune. Il se lava et s’habilla, grommelant à cause de sa gueule de bois. Il aurait aimé passer la journée seul mais malheureusement, il avait des obligations. Il habitait en haut d’une petite colline, dans un abri en pierre, construit sur une ruine d’habitation. C’était plutôt modeste, pour un bidonville, mais il s’était écarté un peu des habitations bruyantes. Aujourd’hui, il devait monter dans la grande cité. Pas qu’il le désirait vraiment, mais il devait s’habiller élégamment pour ne pas trop se faire remarquer. Il attacha sa tignasse noire en queue de cheval, enfilant ses bottes et attrapant sa cape. Il ramassa au passage la marchandise qu’il devait livrer, à ceux d’en haut. Il sortit, traversant la bordure, esquissant des sourires, se faisant parfois dévisager. De sa démarche guindée, il se dirigea vers l’une des 5 entrées de la ville. Des portes immenses, démesurées et très bien gardée. Il s’approcha des gardes qui le reconnurent immédiatement, mais pas de temps à perdre, il fit agir directement son cher et précieux pouvoir. Que c’était pratique. En un regard, il les mettait dans une telle confiance qu’ils pouvaient sauter d’un toit pour lui. Il passa par une petite entrée et pénétra dans lllustrious.
Il se dirigea vers le grand palais d’un pas ferme, fredonnant un de ses airs préférés. Haha que c’était bon, la civilisation… Soudain, une forte aura attira son attention, quoique… Etrangement affaiblie ? Il s’arrêta net, observant la petite place sur laquelle il se trouvait. Là-bas… Un jeune homme le dévisageait. Il esquissa un grand sourire, le fixant de ses yeux de chats. Hm. Un mutant, sur, un traqueur… Peut-être. S’il s’approchait il tomberait dans ses filets. Il n’était sûr de rien, alors il se passa quelques secondes avant qu’il ne se détourne, pour marcher d’un pas rapide dans une ruelle plus loin. Pas question de se faire poursuivre, il avait des choses a… livrer.


Apollon aurait surement fait peu attention à cet homme qui s'était dressé devant lui. Mais quel fut son étonnement quand l'individu fit aussitot demi tour sans demander son reste. Curieux, le blonf haussa un sourcil. Une telle réaction ne pouvait être que louche: il devait avoir un truc à se reprocher..
D'un pas rapide et discrèt, guider par le vent qui devenait sa vue, il poursuivit l'homme. Le vent souffla plus fort quand il le retrouva dans une ruelle, ses cheveux blond devant son visage pâle, il passa devant l'inconnu, le fixant de ses yeux verts et innocents.
-pourquoi t'enfuis tu ? Tu ne sais rien de moi, je ne sais rien de toi! Peut être suis-je gentil ou méchant ? Et toi aussi! Si je ne sais rien, je ne fais rien. C'est simple, non ?
Il sourit joyeusement les mains derrières le dos, le regard profond, naïf et sincère. Il n'était pas violent ou injuste, il agissait pour ses convictions, le Bien, le Mal, il ne faisait pas la différence. Il ne chassait ni par plaisir, ni par cruauté. Il passa une main de ses cheveux. Son regard planté dans ceux de l'autre. Il ne cherchait pas à tuer, à être haït, il ne comprenait pas ce concept d'être craint, chasser ou être chasser, c'était vie.
-quel est ton nom ?  Demanda t-il en lui tournant autour d'un air curieux.


Warren avait avancé d’un pas rapide, et pourtant l’autre le rattrapa sans difficulté. Il se stoppa net alors que le blondinet surgissait devant lui, il l’avait à peine senti arriver. Ils se dévisagèrent, assez longuement. C’était souvent l’effet que faisait la rencontre entre mutants. Les paroles qu’il prononça lui paraissaient aussi louche que lui, et pourtant, il s’y connaissait. Il ne s’était pas dépeint d’un large sourire, le détaillant de ses yeux mordorés. Il n’arrivait pas à définir s’il était puissant, peut-être… Mais il ne résisterait pas à des sentiments plus forts que la raison. Cependant… Il n’utilisa pas tout de suite son pouvoir, il préférait attendre un peu. Patience et jugement… Peut-être que c’était une conversation qui pouvait se révéler intéressante.
« Oui, tu ne sais rien, petit. Mais je vois que tu sais t’amuser. »
Il eu une pose, esquissant un sourire carnassier, ses mèches brunes barrant son teint basané.
« Warren, pour te servir. A qui ai-je l’honneur ? »
Ha les manières. Il effectua une petite révérence, passant sa cape sur son épaule. A sa façon d’être, il pouvait remarquer que l’autre avait une éducation noble. Ils se reconnaissaient sans difficultés. Enfin, c’était certainement dangereux de trainer ici. Et l’autre était surement un traqueur. Il y avait quelque chose de froid dans ses yeux. Essaye un peu de m’attaquer pour voir, si j’arrive à t’émouvoir.


Apollon le jugea un instant, sans un mot. L’homme, selon lui, n’inspirait pas confiance. Enfin, il s’était quand même enfui devant lui et maintenant qu’il devait faire face au blond, il n’avait d’autre choix que de se montrer aimable et courtois. Il ne pouvait que reconnaitre qu’il savait y faire. Ces gestes ressemblaient un peu trop à la bonne société pour être familier à ces endroits peu fréquentables et pourtant, il paraissait  accommodé par l’endroit.
Il tiqua malgré tout sur le « petit » à deux doigts de lui faire ravaler son orgueil à cet effronté mais il resta calme.
-    Je suis suffisamment grand pour être traiter avec autant d’égalité que quiconque… protesta t-il à la manière d’un enfant vexé.
Il avait fini par se présenter, accentuant une fois de plus les bonnes manières qu’il connaissait. Etrange. Et dur à cerner. Sans la moindre méfiance : car c’était un mot qu’il connaissait peu d’ailleurs, ce qui lui donnait un air trop confiant voir arrogant, il déclara simplement.
-    Je me nomme Apollon.
Il stoppa son inspection après lui avoir tourner autour pour se retrouver face à lui. Il ne savait rien. Rien qui lui donne envie de tuer, rien qui lui donne envie de faire le Mal. Ou le Bien. Ou les deux. C’est pour ça qu’il aimait ne pas savoir, comme ça, il n’était pas obligé de choisir tout de suite.
-    Que fais-tu ici ? Tu joues à chat ? Pourquoi me fuis-tu ? Demanda t-il sincèrement étonné.


Warren suivait des yeux le garçon qui lui tournait autour, inlassablement. Il lui faisait penser à un serpent. Une bête plutôt élégante et presque inoffensive en apparence, mais qui peut vous arracher la gueule à tout moment. Il gardait ses mains dans ses poches, ricanant lorsque l’autre réagi d’une manière enfantine. Gamin. L’autre semblait un peu trop confiant. Après tout, il ne connaissait pas son pouvoir, il n’en avait aucune idée. Etait-il complétement idiot ? Naïf ? Ou alors assez puissant pour ne pas se soucier des autres ? Apollon hein. Il ne put s’empêcher d’hausser un sourcil dédaigneux. Ce gamin semblait être une véritable tête brulée. A éviter, ils étaient toujours les plus ennuyeux. En apparence, le mutant pouvait sembler aussi détendu, mais là, il cherchait un moyen de se barrer fissa. Il n’avait pas le temps de jouer ou il manquerait son rendez-vous. Il pensa utiliser son pouvoir pour aller plus vite, mais sa capacité demandait beaucoup plus d’énergie lorsqu’il s’agissait d’un mutant que d’un simple humain. Alors il effectua un immense sourire
« Parce que je savais que tu allais me les briser. »
Simples mots. Un ton pourtant si mielleux et chaleureux et des paroles si lourdes. Et cette demi-lune sur son visage, qui ne semblait jamais partir. Il formait une barrière autour de lui, insufflant une peur écrasante à quiconque s’approchait à plus d’un mètre de lui. Les émotions fonctionnaient mieux si elles étaient concentrées. Alors qu’il essaye de s’approcher... Sur ces mots, il commença à avancer dans la ruelle.
« J’ai un rendez-vous, my lord, et je n’ai pas de temps à perdre à jouer au chat et a la souris. Une prochaine fois peut-être… Tu sembles bon adversaire. »


Apollon pencha à nouveau la tête sur le côté, ne comprenant pas le sens de ses premières paroles. Il… l’embêtait ? Apollon voulu protester mais déjà l’autre coupa court à la conversation. Le jeune homme eut une moue déçu n voyant l’homme s’éloigner. Après une brève hésitation il le suivit de quelque pas mais le vent souffla en sa direction « distance, murmura le vent, ou bat toi. » en effet à mesure qu’il s’approchait une étrange sensation le prenait, il se stoppa les yeux écarquillés.
C’était… de cet homme que venait cette sensation.. ? Un mutant… mais de quel type… S’il s’était agi d’un allié, un traqueur, alors il n’aurait pas réagi de la sorte…surement. Il s’arrêta. S’il ne savait pas, alors, il n’avait aucune raison de s’en prendre à lui. Alors, il devait savoir.
-    Attends. Dis moi au moins… es-tu un allié ? Travailles-tu pour les Nobles.. ?
Sa question totalement innocente était bien plus profonde que cela. Après tout, il s’agirait du point décisif qui l’autoriserait ou non d’en faire un ennemi…ou pas ? Après tout, il refusait de faire du tord à un allié précieux du système mis en place par le dictateur. Alors non, sa question n’était pas juste hasardeuse. Elle lui permettrait peut-être de traquer. Car tel était sa mission.


Warren ne s’arrêta pas alors que l’autre continuait à lui parler en le poursuivant. N’avait-il pas compris l’avertissement ? Heureusement pour lui, il ne semblait pas insensible à l’aura que s’était mis à dégager son corps. Il ne semblait pas non plus comprendre sa provenance… Tant mieux. Il n’avait pas besoin de le savoir. Il leva les yeux au ciel avec un petit sourire en coin. Qu’il était ennuyeux… Il se retourna, continuant d’avancer plus lentement, lui faisant face. Il le jaugea de ses yeux mordorés, haussant un sourcil amusé à son interrogation. Un allié ? Un ennemi ? voilà une vision manichéenne. Très superficielle. Les bons, les gentils, s’il était un traqueur, leur lavage de cerveau avait été efficace. Il haussa simplement les épaules, sortant une cigarette de sa poche, la coinçant entre ses dents. La réponse était très simple, il n’était aucun des deux. Il était son propre allié, pas besoin des autres quand on se suffisait à soi-même. Il éclata d’un rire léger, l’aura effrayante qui l’entourait se changeant en quelque chose de plus…Confiant. C’est ça, la confiance, c’était une bonne émotion à influer au garçon.
« Hm disons un allié. Je marchande avec eux, je suis essentiel à ce système tu sais ? »
Dit-il avec un sourire un peu goguenard. Qu’il était naïf, c’était presque attendrissant. L’attaquerait-il ? ça devenait presque amusant. Essentiel… Les bourgeois ne pouvaient se passer de leurs petites marchandises illégales. C’était bien pathétique, mais les sensations qu’il pouvait procurer d’un simple regard faisaient parties de son business. Il avait de bonnes connaissances qui l’empêchaient de se faire capturer. Ou pire. Il ajouta d’un ton désinvolte, allumant sa cigarette.
« Et toi ? Es-tu le gentil ? Ou le méchant ? Cette histoire n’a pas de sens, tu devrais savoir qu’il n’y aucun camp de valide dans cette histoire. »


L’autre s’était enfin arrêté. Et fumait tranquillement devant lui. Il fronça le nez. Il était bizarre. Et quelque chose changea autour de cet homme. Quelque chose de plus doux. Presque réconfortant. Voilà donc sa force qui résidait dans quelque chose qu’il ignorait totalement. Les émotions. C’était inquiétant de ressentir, il devait se méfier. Cet homme était plus âgé, il devait mieux maitriser son pouvoir que lui. Mais avoir le vent comme allié, imaginez le danger que cela pouvait représenter pour un ennemi…
Il recula d’un pas, perplexe. Il avait compris, plus sa proximité avec cet homme serait grande, plus une étrange sensation le prendrait. Il répondit cependant avec toujours la même sincérité.
-    Je ne sais pas, je me suis jamais posé la question à moi-même… Avoua-t-il.
Il ignorait s’il était bon ou mauvais. Juste reconnaissant de la vie qu’il menait… C’est suffisent, non ? Il ne savait pas trop. Il garda finalement distance, le vent caressa sa joue pour le réconforter. Il aimait la brise, c’était chaleureux et vrai. Vrai. Quelque chose de vrai. C’est ce qui manquait à cet homme. Le silence c’était à nouveau installé, il murmura timidement.
-    Tu ne devrais pas fumer…ce n’est pas bon pour la santé…
Il savait que sa phrase n’aurait aucun impact mais cet homme qui semblait avoir l’éducation d’un homme avait quelque chose de plus… dévergondé. Oui, voilà. Il ignorait s’il devait se battre et le ramener et que ce serait les nobles qui déciderait de son sort mais il avait peur de les décevoir en se trompant de cible… alors il continua de le toiser de ses yeux verts et profond, ses yeux qui pouvaient devenir parfois bien cruel…


L’autre avait reculé brusquement. Ha, il était temps, il semblait avoir compris que quelque chose clochait. Il ne se dépeignait pas de son sourire, relâchant une bouffée de fumée grise. Hm. Il l’effrayait, il pouvait sentir sa peur, en quelques sortes. Ou alors il le faisait douter ? Il n’en savait trop rien, mais il lisait l’autre comme un livre ouvert. Il s’était tendu, peut-être se préparait-il à l’attaquer ? pourtant Warren n’avait rien fait d’autre que discuter et il avait à peine relâché quelques ondes. Un vent plutôt fort soufflait dans la ruelle, et seulement à cet endroit-là. Hm… Un élément ? C’était en effet un pouvoir puissant, si c’est de cela qu’il s’agissait. L’autre reculait, encore. Le mutant resta immobile, haussant un sourcil. Il rigola lorsque l’autre lui fit la remarque.
« Tu devrais essayer pourtant, ça détend. »
Ricana-t-il en lui lançant un œil amusé. L’autre le jugeait, d’un regard emplit de doute. Il se demandait surement quoi faire, avec un énergumène pareil. Mais a aucun moment, il n’avait semblé douter de lui… Avait-il une telle confiance en son pouvoir ? Amusant… Essayons quelque chose. Warren amplifia les ondes qu’il dégageait, les transformant en quelque chose de beaucoup plus agressif. Le doute. Rabaisser un gamin si arrogant ne lui ferait pas de mal. Le pouvoir de Warren ne lui permettait pas de se défendre. Mais il pouvait prêter à confusion, il était une arme suggestive. De persuasion. Tout le contraire d’une attaque offensive comme la maitrise d’un élément.
« Si tu veux m’accompagner à la rencontre de mon client, tu peux, mais pas sur qu’il soit très content de te voir. »
Dit-il d’un ton amusé, faisant un petit geste de la main, le fixant de ses prunelles de chat. Bah… Ce garçon, Apollon, semblait un peu trop confiant sur l’illusion du monde. Autant essayer de l’ébranler un peu, peut-être le laissera t’il tranquille.


Apollon ne savait que faire. Comme si son doute s’amplifiait, comme s’il ignorait à présent ce qui était la bonne chose à faire. Il ne savait plus. Il ne savait plus rien. Peut-être que les nobles le féliciteraient s’il ramenait cet homme, ou peut-être pas. Une rafale de vent se glissa dans la ruelle. Comme la représentation parfaite du sentiment qu’il éprouvait en ce moment. De l’incertitude. « il est dangereux pour toi… » souffla le vent «  je ferai ce qu’il faut pour te mettre hors de danger » Mais Apollon n’arrivait pas à réfléchir ou prendre une décision.
Comme figé sur place. Et pourtant, il devrait répondre. Réagir. Il ferma les yeux puis, lâcha incertain et presque mécanique :
-    Tu n’es pas le Bien. Je ne viendrai pas voir qui que ce soit avec toi.
Ces yeux verts brillèrent avec intensité. Avec un mince rictus
-    Si tu aides les nobles, il n’y a pas de raison que tu refuses de me suivre, après tout, ils ne te feront rien !
Le vent stoppa aussi vite qu’il était venu. Trop calme. Beaucoup trop calme. Il se retirait. Il avait cette capacité à tout contrôler cet élément qui était si vital… alors… devinez ce que devienne ces victimes lorsque l’oxygène venait à disparaitre… Mais il était surement trop jeune pour encore bien tout maitriser. Parfois il venait à cracher du sang, à avoir le tour ou à perdre connaissance alors, il faisait bien attention… Surtout qu’avec cet élément parfois si incontrôlable, il avait tué ses parents et Kitty, une vieille chatte borgne qu’il avait recueillie un jour… Morte à son réveil… Mais un de ses points faibles restait son coté distrait, enfantin et lunatique. Pouvant paraitre même instable. Puis, en une fraction de seconde, tout redevint normal, l’air se déversa à nouveau dans la ruelle alors qu’il rétorqua :
-    Jamais je ne fumerai, tu devrais arrêté, c’est de l’auto-destruction que de trouver du plaisir là-dedans !


Warren suivait des yeux le jeune garçon qui était plus tendu qu’un arc. Allait-il l’attaquer ? Malgré son apparence calme, le mutant était tendu et surtout agacé par une telle réaction. Apollon ne semblait pas décidé à s’enfuir. Malgré son doute. Malgré…Sa peur. Il dardait sur lui ses yeux dorés, gardant un petit sourire en coin. Il s’apprêtait à inspirer une bouffée de fumée quand une sensation étrange l’envahit. De l’air. Ses poumons semblaient s’être figés. Il lâcha sa cigarette, perplexe, immobile. Rêvait-il ? Il ne pouvait plus respirer. Il ne bougea pas alors qu’un gout métallique s’imprimait dans sa bouche. Que faire ? Rester calme. Calme. En quelques secondes, l’air revient et il inspira prudemment une goulée d’oxygène.

Il écrasa sa cigarette d’un coup de botte, enlevant les mains de ses poches en prenant une pose plus défensive. Ce gamin était dangereux. Il ne l’avait pas sous-estimé, mais il ne connaissait pas ses intentions exactes. A présent elles étaient claires. Il n’attendit pas, en quelques pas rapides il avait rejoint le traqueur, l’attrapant par le col et le plaquant au sol. Il bloqua ses jambes en exerçant une pression suffisante sur ses genoux, posant sa paume sur sa gorge. Ce ne serait pas suffisant pour maitriser un maître du vent, mais maintenant il était assez proche. Proche pour exercer pleinement son pouvoir sans contraintes. Il le déploya, injectant avec intensité le sentiment le plus terrible pour l’homme : la peur. La peur qui fait mal, qui tétanise. Il ne pouvait pas lutter.

"Dans ce cas arrête de me suivre. Ça vaudra mieux pour nous deux. Tu n’as aucun intérêt à me capturer. Je n’ai aucun intérêt à te faire du mal."

Il eu un petit sourire, secouant la tête avec désinvolture. Relâchant sa prise et parlant avec un petit ricanement.
"tu rates quelque chose. Tu sais, le monde n’est pas tout noir ou tout blanc. J’aimerais être aussi naïf que toi. Pauvre mouton, tu es manipulé. Tu te voiles la face, mais peut-être que le jour ou tu voudras être plus que ça, on se retrouveras. Ou pas !"


En un éclair, l'attitude nonchalante de l'homme, changea à l'instant même où l'air entrait de nouveau dans ses poumons, il se jeta presque sur lui comme un fauve, le saisissant par le col. Toute la distance qu'il avait garder précieusement avec Warren s'envola et à nouveau une aura de peur le pris, l'étouffa, il frissonna, repensant à Kitty... à sa vie d'avant qui commençait à quitter sa mémoire.. il se mit à avoir peur d'oublier, peur de décevoir les nobles. Un sentiment si fort que les nobles avait précautionneusement essayé de gérer chez lui.
Puis l'autre le relacha. Parlant calmement. Puis ricannant. Surement qu'il le méprisait. Mais il n'était pas malheureux.
Apollon eut un rictus inquiétant et murmura d'un ton suave
- tu te trompes. Moi j'ai un intérêt. Si je capture quelqu'un comme toi, les nobles seront content!
Il frissona, encore sous le choc de cette vague de sentiment négatif qui l'avait prit. Il piocha dans sa poche pour en sortir un nouveau médicament qu'il avala sans même prendre la peine de boire de l'eau. S'il ne prenait rien, une catastrophe aurait à nouveau lieu. Par sa faute.
-les nobles me disent de venir ici car plusieurs mutants s'y cache mais je ne suis pas censé parler à qui que ce soit dehors, sinon on me dit que des gens comme toi me mette des idées fausses dans la tête comme tu viens de le faire!
Il sourit, pas du tout contrarié. Puis réfléchit. Les nobles disaient que réfléchir, c'était bon pour les rebelles, que c'est en réfléchissant que les autres n'étaient jamais satisfait du système.
Apollon était probablement l'un des des meilleurs éléments traqueur des nobles mais il fallait le controler, controler sa violence, son instabilité...même chez lui, certain avait peur de lui... alors il est vrai qu'il se sentait un peu seul.
- je.. peux quand même venir ? Je me sens seul, les amis du dictateur sont gentils mais ils ont peur de moi..


Content… Il leva les yeux au ciel avec un soupir. Ho, évidemment que non, qu’ils ne seront pas « contents ». Warren était une plaie, et surtout son statut lui accordait une protection considérable. Beaucoup de nobles paieraient très cher pour l’avoir auprès d’eux. S’il se faisait capturer par une autre famille, il ne serait qu’un embarrassement. Ho, c’est sûr, certains auront des problèmes s’il était vendu aux scientifiques. Et puis, mourir, tout ça… Quel ennui ! Il y avait des choses bien plus intéressantes qui mériteraient d’être vécues. Et ce garçon ne semblait pas y connaître grand-chose. Warren relâcha son pouvoir d’un seul coup, se redressant. L’autre, malgré son sourire, tremblait. Il avait eu peur. Il avait été plus efficace parce qu’il s’était rapproché. Il haussa un sourcil, observant l’autre qui paraissait penaud. Il eu une moue dubitative en haussant les épaules, enfonçant ses mains dans ses poches.
-Bien sûr, si tu ne m’embêtes pas.
Lui dit-il dans un sourire, contrastant avec l’agressivité dont il avait fait preuve quelques minutes plus tôt. Bah, il lui avait proposé, de venir. Autant qu’il se fasse accompagner pour cette petite livraison. Peut-être que cela ouvrirait un peu les yeux à Apollon. Ce jeune mutant semblait idéaliser les nobles. « Les amis » du dictateur étaient loin de l’être. Ils n’étaient que des hommes. Manipulateurs. Tout comme lui au final. Mais lui ne mentait pas.
-Je ne suis pas digne d’intérêt chéri. On a qu’a se dire qu’il ne s’est rien passé. Tu ne m’as pas entravé dans mes affaires et je ne t’ai pas attaqué. Nous sommes quittes.
Dit-il, l’air un peu ironique en levant les yeux au ciel. Il commença à s’éloigner dans la ruelle. Quelle journée ennuyeuse. Il était impatient de rentrer chez lui et boire un coup pour oublier tout ça.


Apollon oublia aussitot ses craintes, ses appréhension et ses doutes pour suivre cet homme qu'il ne connaissait ni d'Eve ni d'Adam. Peut être par naïveté ou également car il savait pertinemment que rien de grave ne pouvait lui arriver. Il était l'allié du vent. Et était tout de même deja venu ici pour traquer. Il faisait ce qu'on lui demandait sans faire preuve de la moindre empathie. Il murmura simplement.
-non, non, tu ne m'as pas attaqué, on jouait c'est tout.
Il observa un instant son interlocuteur avec intensité, marchant tout de même avec un certaine distance.
-les nobles disent que jouer est une façon amusante de traquer et que si je capture quelqu'un, il ne peut pas m'en vouloir, ça fait parti du jeu. Tu crois que c'est vrai ? Moi je pense qu'ils m'en veulent quand même...
Apollon craignait sa réponse, il n'était pas sur que ce serait ce qu'il voudrait entendre et les nobles se facherait s'il avait écouté quelqu'un d'autre qu'eux. Mais cet homme l'intriguait. Après tout, il n'avait toujours pas su avec certitude s'il s'agissait d'un allié ou d'un ennemi. Et temps qu'il n'en saurait pas certain, il n'avait aucune raison de jouer les traqueurs..


Warren avançait dans la ruelle sans se retourner, il sentit des pas légers le suivre à l’arrière. Il regardait droit devant lui, les mains enfoncées dans ses poches, quelque peu fâché d’avoir perdu sa cigarette. Ses cheveux bouclés tombaient sur ses épaules et le vent qui semblait souffler avec Apollon lui collait des mèches folles au visage. Son visage angélique contrastait violemment avec ce constant sourire qui lui peignait la face. Mélange inquisiteur de faux semblants et de manipulation. Il se tourna vers l’autre, croisant son regard. Ses yeux avaient repris une couleur noisette alors qu’il n’utilisait plus ses capacités. Il haussa doucement les épaules en rigolant
« Ils ne t’ont pas raté ! Ho et bien, fondamentalement, priver quelqu’un de sa liberté, de sa vie, de son bonheur, est mal. Si on t’enlevait soudainement ce que tu apprécies, ne penses-tu pas que tu serais en colère ? Moi je n’ai rien à perdre, alors je pense que je ne t’en voudrais pas. Mais crois-moi, je ne te laisserais pas faire. »
Il finit sa phrase sur un large sourire explicite. Ce gamin était complètement lobotomisé. Ce n’était pas ses affaires, mais il se disait qu’il était ainsi et qu’il ne pourrait rien faire pour lui. Perdu, dans les méandres de la manipulation. Tout un art que les chers nobles maitrisaient avec habilité. Ça tombe bien, il est du même sang. Enfin, lui n’utiliserait pas tout ça pour corrompre un pauvre gosse qui se croit plus juste et chaste que la terre entière. Ils s’éloignèrent de la ruelle, arrivant dans un quartier plus peuplé.


Apollon le suivit, écoutant l’autre d’une oreille. Il avait compris sans mal que l’autre plaignait sa vie. Qu’il pensait que les nobles ne faisait que de se servir de lui. Mais après tout…il avait une dette envers eux.
A mesure qu’ils avancèrent, le monde augmenta. Il continuait de marcher tranquillement sans prêter la moindre importance à ce qui l’entourait. A l’exception d’un petit chien, sagement assis qu’il ne put s’empêcher de caresser, l’œil brillant, l’animal battant de la queue avec plaisir. Le jeune garçon se redressa ensuite pour rattraper Warren.
-    Je sais ce que tu penses.
Son ton avait légèrement changé pour quelque chose de plus profond. Son regard vert, posé sur lui. Il sortit la boite de médicament qu’il secoua avec nonchalance.
-    Les nobles ont leurs intérêts, j’ai le mien. Mais sans eux je serais mort. Ces médicaments, si je ne les prends pas, je détruits tout. Les autres et moi aussi. Ils affaiblissent mes pouvoirs et endorment mes émotions. Je n’ai pas le droit à la technologie à tout ce qui se passe de malsain dans les bas quartiers, au sexe, aux sensations fortes. Je dois rester dans l’ignorance car les nobles pensent que de trop fortes émotions rendraient le médicament inefficace et donc la destruction.
Il avait parler d’un ton calme et presque plus lucide. Petit à petit… Son « lui » revenait, son véritable lui et cela signifia qu’il devrait encore prendre une gélule, pour moi de risque. Il soupira et en reprit une, souriant distraitement. Un jour il aimerait bien ne plus avoir recours à tout ça. Connaitre et être lui. Mais peu importe ce que pensait l’autre, il était redevable au noble, sans quoi il serait mort tout simplement.
-    Bon… Et il est où ton client ? Demanda t-il d’un ton léger, changeant de sujet rapidement.


Ho.. Apollon pensait-il que c'était si facile de lire en lui ? Naïf, c'était mignon. Warren fronça le nez en voyant l'autre sortir des médicaments de sa poche. Ça lui rappelait des souvenirs... on avait aussi essayé de lui faire prendre ces trucs, mais ça avait été inefficace. Pourquoi ? Parce que son pouvoir n'était pas physique, comme contrôler un élément ou modifier son corps. Il n'était que spirituel et pour le juguler il aurait fallu le lobotomiser complètement pour le mettre sous une autre volonté. Pas faute d'avoir essayé, un tel pouvoir aurait été tellement utile pour les nobles. Le pouvoir d'influencer les gens. Mais son destin en avait décidé autrement. Avec du recul, il se dit qu'il aurait pu devenir exactement comme lui. Contrôlé jusqu'au bout des pieds, sans une volonté propre, au service de gens qui se croient au dessus de tout. Quel ennui ! Il était heureux d'y avoir échappé. Il s'arrêta lorsque l'autre caressa un chien, l'observant d'un regard pensif. Il avait l'impression d'avoir affaire avec son antithèse. Mais lui qui se pensait si pur, avait de bien plus de sombres desseins que lui. Quelle ironie du sort. Il haussa les épaules avec un sourire en coin
"Ha ! Infamnie. Ces choses t'acheveront bien avant ton pouvoir. Tu sais, un pouvoir est à la mesure de son porteur, il ne peut pas être incontrôlable. Ce qui n'est pas naturel c'est de prendre ces trucs."
Il haussa les épaules en levant les yeux ciel, remontant son col d'un geste sec, une mèche brune tombant devant ses yeux noisettes.
"Il faut seulement apprendre. Ha ! C'est sur que c'est plus simple de se bourrer de médocs pour te soumettre. Hm sinon, il est là bas."
Il s'était arrêté, se passant une main dans les cheveux, désignant un homme, élégamment habillé, quelques mètres plus loin. Il était plutôt âgé, les cheveux grisonnants tombant sur ses épaules. Une grande voiture noire l'attendait à ses côtés. Il eu une exclamation en voyant s'approcher les deux mutants
"Ha Mister Brungray ! J'ai failli attendre, hâtez vous... Mais, Qui est-ce ?"
Ses yeux s'étaient posés sur Apollon. Warren ricana
"Il m'accompagne, n'y prenez pas garde sir Charles. J'ai votre marchandise."
L'autre se mit à grommeler, hésitant soudain, jetant des coups d'oeil soucieux au blondinet.


Apollon lui jeta un regard vexé. Plus facile à dire qu’à faire, qu’en savait-il celui-là. Mhmf, avec un air dédaigneux il murmura :
-    C’est facile de parler de maitrise avec un pouvoir aussi dérisoire que le tien et si un pouvoir est à la mesure de son porteur, tu n’es qu’une proie pour moi..
Bon, ok, il ne le pensait qu’à moitié mais c’était facile de juger sans savoir. Il tourna la tête en clignant de ses yeux verts. Sa curiosité prit vite le dessus et il se mit à toiser avec insistance les gens présents jusqu’à en rendre certain bien mal à l’aise…
Finalement Warren désigna un homme. Plutôt bien habillé. Il est vrai qu’il c’était plutôt attendu à voir un clochard mais à y réfléchir, un clochard n’aurait pas l’argent de le payer et une intuition lui disait très clairement que le jeune homme devait tout de même se faire un bon petit paquet.
La réaction du « client » le fit sourire. Devenu méfiant. « et bien alors, Monsieur ?  Avez-vous des choses à cacher ? » Son sourire était angélique, angélique mais au fond très froid. Il n’aimait pas l’illégalité et il savait qu’il y nageait en plein dedans. Sans la moindre intimidation, le blond s’inclina poliment en guise de salut
-    Je ne morts pas. Si vous êtes gentil, le vent soufflera en votre faveur !
Il avait pris le même ton mécanique qu’au début de sa rencontre avec Warren. Car c’est ce que le dictateur attendrait de lui. Mais si cet homme était bon. Bon avec lui, bon avec le monde lui aussi serait gentil ! Et tant qu’il ne saurait rien, qu’il continuerait d’arborer ce sourire innocent. Ce garçon dont on donnerait le bon dieu sans confession… jusqu’au moment où une personne était méchante et qu’il devait l’éliminer pour le bien de la communauté.


Warren se tourna vers l'autre, lui jetant un oeil un peu surpris. Et bien, quelle foi il avait en l'humanité. Il ne l'enviait pas pour autant. Il était plus aveugle qu'une taupe. Enfin ça il l'avait pas compris. Il avait pouffé à sa réponse. C'était mignon, de croire qu'il était plus faible que lui. Comme c'était une simple pensée. Il n'avait rien vu de son pouvoir. Par ailleurs, il était naif de penser qu'il en parlait comme quelque chose de simple. Lui aussi avait fait beaucoup d'erreur. Et mener les gens à se donner la mort sans faire exprès n'était pas agréable du tout. Enfin, tant mieux si il le croyait faible et proie, ce ne serait que plus facile de s'échapper.
Après tout, il ne semblait pas trop prêt à le laisser tranquille. Par ailleurs... Il était en train de terrifier son client ! Il soupira, l'écartant doucement en le repoussant d'un geste de la main, se mettant devant lui. Il se rapprocha plutôt prêt du noble qui cillait, confus. "Oui, il est un noble, donc il est gentil, n'est ce pas, Apollon ?" Ricana t-il en lui jetant un oeil brillant. Même oeil qui resplendissait d'une lueur dorée. Il tendit une enveloppe pleine à l'autre, la glissant dans la poche de l'élégant manteau de Sir Charles "Bien sir, l'argent à présent, sauf si vous avez besoin de mes services." L'autre toujours angoissé par la présence du garçon hésita, balbutiant, finissant par lui donner une autre enveloppe en échange. Warren l'attrapa d'un geste sec, la glissant dans la poche arrière de son pantalon. "Thank you, Mister." Il utilisait que très peu son pouvoir d'influence, mais ici ça facilitait les échanges. Le dit Sir charles lui attrapa soudainement la main en grommelant mais Warren esquissa un sourire goguenard  en chuchotant"S'il vous plait, Monsieur, il y a des enfants." L'autre le lâcha, rouge, toussotant pour reprendre de la consistance, se dirigeant vers sa voiture à la hâte. Warren se tourna vers Apollon en soupirant "Collant non ? Cette bourgeoisie. Enfin bon, monsieur a eu sa recharge de drogue, il devrait me laisser tranquille un temps ha ha."


Apollon leva les yeux au ciel « blablabla ».
-    Oui c’est ce que j’ai dit ! Protesta Apo.
Il ne ferait rien mais si ce « noble » était bien moins noble que ceux qui s’occupait de lui… à dire vrai… il lui faisait pitié. Il s’excusa intérieurement auprès de n’importe quel dieu pour avoir pensé cela d’un noble. Il observa donc l’échange en silence. L’homme les quitta plutôt à la hâte, Apo haussa les épaules aux mots de Warren qui s’était tourné vers lui.
-    Les humains ne m’intéressent que très moyennement. Souffla t-il
Trop complexe, trop méprisable… sauf le dictateur surement… qui avait su le protéger. Sinon il aimait bien… les chiens, les chats, les oiseaux. Une fourmi valait pour lui bien plus qu’une vie d’un simple humain.
La vie d’un individu, il ne devrait pas la juger. Qui était-il pour juger ? Seule la catégorie du bien et du mal créer par le dictateur comptait réellement pour lui. Il resta un instant sans bouger puis souri. Warren était toujours à côté de lui. D’un geste vif il lui attrapa le poignet. Oui il savait ce qu’il risquait plus il s’approchait de cet homme manipulateur mais Warren avait dit faire parti des gentils. Ça lui suffit à le convaincre, il l’attira dans une direction.
-    Viens Warren, je veux me promener dans le coin !
Il le lâcha presque aussitôt quand ces yeux s’illuminèrent devant un gros chat sur un rebord d’une basse fenêtre de couleur rousse, il s’en fut le caresser sans tarder. Sans se tourner mais toujours en caressant l’animal, il demanda :
-    Tu vis dans ce genre d’endroit ou dans une maison de noble ?


Warren surprit, se laissa entrainer. Dans son dos, l'autre ne pouvait pas le voir, mais son regard brillait d'un éclat froid, mordoré et pourtant glacial.  Il se demandait encore ce qu'il faisait a ce gamin. Il n'avait aucune raison de rester avec lui. Il pouvait rentrer, boire un coup en écoutant de la musique, ou développer les photographies qu'il avait prit dans la journée. Il n'y avait rien d'intéressant pour lui. Il haussa les épaules "Les autres ne m'intéressent pas non plus" souffla t-il d'un ton inaudible alors qu'ils ralentissaient. Il leva les yeux vers un chat qui l'observait. Ha ! Enfin un animal intéressant. Il s'approcha et posa sa main sur sa tête, le caressant derrière les oreilles. Il éclata de rire à la demande de l'autre. " Moi ? Noble ? Tu m'as regardé ? Je ne vis pas dans la ville. En fait, ce dans quoi j'habite ne pourrait même pas s'appeler une cité. Tu es déjà allé a l'extérieur ?" Demanda t'il, une interrogation sincère dans la voix. Vu la corruption du dehors, il ne valait mieux pas. Le petit ange serait déchu. Il n'y avait que ceux qui n'étaient plus considérés comme valables qui étaient jetés.


Warren caressa le gros chat à son tour et le blond souri. Les chats s’était mignon et ça ne cherchait pas à faire le mal. Et puis… toutes personnes aimant les bêtes ne pouvaient pas être finalement méchant.
Il stoppa son geste sur la tête du chat et se tourna réellement surpris.
-    Bien sûr que non, dehors il n’y a rien de bon !
Et ça, il le savait. Dehors, on y allait pas s’en être changer. C’est ce que disait les nobles, que l’ignorance rendait beau et il ne préférait pas savoir…
Il donna une dernière caresse à l’animal avant de se tourner bien droit vers Warren, comme pour tenter de cerner le type de personne. Le regard presque inquisiteur. Quel curieux personnage. Les mains derrières son dos, un air franc, il était curieux par cet homme. Cet  homme qui semblait ni bon, ni mauvais et qui l’interrogeait sur l’existence même de nuance de gris.
-    Non, en effet, tu n’as rien d’un noble…
Il réfléchit puis ajouta sérieusement.
-    Mais dis moi Warren, que peux tu m’apprendre que je ne sais pas ?
Plein de chose surement et les nobles seraient surement furieux qu’il ait osé poser la question mais ce fut plus fort que lui. Il était curieux c’est toi.


Warren continuait de caresser le chat, sa main passant sur son poil doux et soyeux. Rien de plus agréable. Les animaux ne demandaient rien, eux, et ils n'avaient rien a se reprocher. Il ferma les yeux quelques instants, se tournant vers l'autre en le regardant dans les yeux. Il souriait encore, encore et toujours. Il voulu sortir une nouvelle cigarette de sa poche mais il se souvient de ce qui était arrivé à la dernière et se ravisa en soupirant. Il haussa les épaules "Je peux t'apprendre énormément de choses. J'aurais preféré te montrer mais pas sur que tes maîtres apprécient." Il s'appuya sur le mur, l'air se refroidissait. "Pose moi des questions, je ne peux pas savoir ce que tu ne sais pas déjà si tu ne me demandes pas. " Ajouta t'il en agitant le poignet d'un geste nonchalant.


Apollon secoua la tête.
-    Non… les nobles n’apprécieraient pas…
Un instant, il hésita à se raviser par peur de répercussion, de décevoir… Puis il redressa la tête en réfléchissant.
-    Je ne sais pas plein de chose ! hmm… Comme… comme le fait que je ne comprends pas bien pourquoi il y a autant de différence entre la haute et la basse société…
Il se tut un instant les yeux levés au ciel.
-    Et toi qui semble tout savoir, comment je fais pour ne plus prendre de médicament… c’est dur, parfois j’oublie, un oubli ça arrive à tout le monde mais moi ça ne doit pas m’arriver sinon les gens meurent et les gens bien ne doivent pas mourir.
Il eut une mine triste et le regarda avec insistance.


Warren haussa un sourcil en voyant sa mine de chien battu. Pauvre toutou. Lui ? Tout savoir ? Il avait une certaine expérience de la vie, il était vrai, mais il lui restait beaucoup de choses à apprendre. Au moins, il savait que plus il lisait, plus il trouvait que le monde était dans une déchéance innommable. Ils avaient survécus à toutes sortes de catastrophes, mais a quel prix ? Il croisa les bras, inclinant légèrement la tête en dévisageant l'autre "Et bien, c'est simple. Comme tu dois le savoir, il y a de grandes familles a la tête de la cité. Elles descendent toutes de celui qui a construit Illustrious. L'arrière arrière grand père du dictateur. La plupart de ces familles ont des sangs purs, pas de mélanges. Or, les mutations viennent de mélanges... C'est bien le problème. Tous les mutants qui n'étaient pas assez controlables ou trop dangereux ont été évincés et rejetés. Ainsi, la basse société ne peut par remonter, vu qu'ils sont censés ne plus exister. Les riches restent en tête et tuent leurs ennemis. Les plus pauvres ne subsistent pas longtemps ou avec difficulté. Et puis il y a les gens comme moi...ou toi !" Il haussa les épaules en toussotant, esquissant un geste désinvolte. "Haa toi ? ça dépend du pouvoir, mais il ne s'agit que d'entrainement, de méditations. Contrôler quelque chose de surnaturel à l'homme est compliqué. Et si tu as du mal c'est que tu dois être devenu dépendant. Tu es addict à ces trucs. Tu devrais être en age de te controler pourtant, mais tout t'en a empêché."


Apollon essayait d’ingurgiter toutes les informations de l’homme. Il semblait lui répondre avec beaucoup de franchise et, même s’il ne pouvait détecter un mensonge, il se douta que l’autre ne lui mentait pas. Une triste réalité aussi car il ne voyait pas vraiment ce monde comme ça. Et c’était tout de suite moins glorieux.
Il devrait dire au noble qu’il savait des choses et se ferait punir surement. Il ne voulait pas être puni… on lui enlèverait peut-être des privilèges… Alors mieux valait-il ne rien leur dire mais Apo ne mentait pas.
-    Pourtant je n’ai pas le choix, si je prends rien, maintenant, je fais du mal au gens et si j’éprouve trop d’émotion… je fais aussi du mal aux gens. C’est surtout en dormant, ça me fait peur de dormir, quand on dort, on fait des rêves et des cauchemars et, comme un somnambule, mon pouvoir se manifeste et devient violent.
Il aurait bien voulu ne pas avoir besoin de ces médicaments mais que faire à présent ?
Il lui jeta ensuite un regard dédaigneux.
-    Hmf et toi t’es pas bien.. ! tu me fiches à la gueule des émotions alors que je m’efforce de ne rien ressentir..
Il passa une main dans ses cheveux avec un sourire mais aussi un air accusateur.


Warren écouta le garçon d'une oreille, levant les yeux vers le ciel. Il était gris aujourd'hui, une brumasse qui flottait constamment autour d'Illustrious. Seuls les nobles, dans leurs tours de verre pouvaient voir au delà. Il soupira, se frottant la nuque en reposant ses yeux rieurs sur l'autre.
"Ça, c'est à toi de trouver. Si tu as peur de blesser les autres, tu n'as qu'à être seul."
Il haussa les épaules. Il savait que ce n'était pas si simple et qu'il ne suffisait pas de le dire pour le faire. Les hommes étaient des êtres sociaux, mutants ou pas. Et même si dans son exil Warren avait appris à s'isoler, c'est en exerçant sur les autres qu'il avait contrôlé son pouvoir. Malgré les...déboires. Par ailleurs, ils n'avaient pas du tout le même type de pouvoir. Maîtriser un élément était peut-être plus compliqué, il fallait le physique en plus du mental. Dans le cas de Warren, il fallait seulement s'entraîner spirituellement... Et même encore parfois ses émotions lui échappaient. Il eu une moue boudeuse en entendant l'autre se plaindre
"Tu n'avais qu'à pas me faire  flipper."
Cependant, Il n'avait pas cesse de reflechir. Il eu un air pensif, claquant des doigts comment si il avait trouvé la solution du siècle alors qu'un sourire angélique étirait ses lèvres
"Ha je sais ! Que dirais tu que je t'aide ? Comme tu l'as compris, mon pouvoir concerne les émotions, vu ce que je t'ai fait ressentir... Ha mais ne crois pas que je vais faire cela gratuitement, il me faut quelque chose en échange. J'ai d'autres affaires à faire tourner."


Apo l’observa comme si des antiennes lui avait poussé sur la tête. L’idée lui paraissant ridicule à première vue… mais en y pensant mieux peut-être qu’un coup de pousse pourrait-être bien pour un début.. ?
D’abord emballé pour essayer, ses yeux s’illuminèrent en fixant Warren avec insistance. Se rendant compte ensuite qu’il ne comptait pas faire ça gratuit. Quel opportuniste. Le regard du jeune homme se transforma en une mine agacée.
-    Attends… tu comptes juste m’aider pour un truc dont on n’est même pas sûr que ça marche et tu comptes me faire payer ? Me prends-tu pour un pigeon ?
Il est vrai qu’Apollon était un garçon aux airs naïfs mais il savait ne pas se faire arnaquer, c’était ce qu’on lui avait appris aussi pour qu’il puisse protéger les nobles de mauvaises surprises…
Il réfléchit un instant et tapa dans ses mains comme s’il avait eu à son tour une bonne idée.
-    Bon. Dans ce cas, regardons si cela marche ! Si c’est le cas et que ça a des effets positifs sur moi, tu pourras me demander ce que tu veux ! Mais dans le cas contraire, tu auras rien du tout ! Je veux payer la réussite et non le temps passer !
Il observa alentour ensuite, hésitant.
-    Mais où pourrions nous essayer quoi que ce soit sans risquer de blesser quelqu’un…


Warren esquissa un large sourire. Zut. Pigeon ? Oui totalement. Au vu de naïveté, il pouvait toujours essayer. Ha et puis par ailleurs, il avait été plutôt sincère, il ne tenait pas a faire ça gratos pour lui faire « plaisir ». Il n’était pas si altruiste et il avait d’autres chats à fouetter. Mais l’autre avait raison sur un point : ils devaient essayer. Si ça ne marchait pas, ils ne se reveraient sans doute jamais et ce serait pour le meilleur ! Au contraire, si c’était efficace, il y avait moyen de gagner des petits trucs intéressants. Un petit traqueur à la charge de noble devait avoir un bon pactole. Il soupira en prenant un air ennuyé, regardant autour de lui. Non, c’était trop dangereux d’essayer ici… Ils devaient aller ailleurs.
« On aurait pu aller chez moi. Enfin, tu n’es jamais allé à l’extérieur ? J’habite dans un coin un peu reculé, dans une ruine reconstruite. Je suis seul, la plupart du temps. Et t’inquiète, tu ne risques rien, je n’ai aucune raison de faire quoique ce soit, vu ce que tu pourrais me rapporter. Et vu comme tu es dangereux… » Il haussa les épaules en grimaçant. Ouais, c’était louche, mais il allait pas passer par 4 chemins. Il haussa les épaules en soupirant.
« On pourra faire ça une autre fois ? On se donnera rendez-vous et je t’y emmènerais. Tu n’auras rien a apporter, comme tu as dit, vaut mieux tester. »


Apollon réfléchit un instant. Il n’avait pas du tout peur pour sa vie… enfin si. Mais pas à cause de Warren mais plutôt de lui-même.
-    Chez toi ? Il faudrait être fou, si cela ne fonctionne pas, il y aurait plus de maison, plus de Warren et plus d’Apollon !
L’expérience était risqué, même s’il faisait ça à l’extérieur, cela ne changerait rien… Et puis… Warren ne semblait pas craindre le danger, des coups et des malheurs, il avait dû s’en prendre un sacré paquet. « Ahhh, que l’être humain était corrompu, un peu de fric et on y mettait sa vie… » il s’en rendait de plus en plus compte.
Il revoyait déjà sa maison disparaitre avec ses parents… mais cette fois, peut être qu’il y passerait… pourtant, il devait faire quelque chose et ne plus être dépendant de ces médicaments…
Il lui jeta donc un regard déterminer avec un grand sourire.
-    Bon, très bien, faisons cela alors ! On pourrait se retrouver prêt de la fontaine ou nous nous sommes rencontrés dans… disons 3 jours, de toute façon je pense être puni jusque là…
Car il n’avait pas obéi… et il recommencerait. Il soupira avant de se redresser et recula un peu, d’un signe de main, prenant une douce brise avec lui sans lui laisser le temps de répondre.
-    Bye, bye cher Monsieur Warren, retrouvons nous en fin de journée, quand j’ai terminé de travailler, je me réjouis d’essayer.


Warren le regarda partir, l'air un peu pensif. Ho, oui mon petit, le monde était vraiment pourri. Rien de beau, tout était moche, gris, terne. Et que croyait il ? Bien sur que non, qu'il n'était pas prêt à donner sa vie pour un truc débile, il se préparerait. L'autre devait le penser bien fragile, mais il aurait pu le tuer, tout à l'heure. Quand il était a ses pieds, il n'avait qu'a sortir sa dague et... Ca aurait été inutile, et bête. Peut-être qu'il pouvait faire au moins une bonne action dans sa vie... Non ! Quelle blague ! La corruption était partout, et même ce petit ange qui se croyait si pur l'était sans le savoir. Warren se dit qu'il valait mieux savoir, que l'on était pourri de l'intérieur. Il s'alluma enfin une cigarette, tranquillement et repartit dans la cité, faire ses affaires habituelles.[/justify]