Lia
Cette ville, mais quel labyrinthe bon sang ! Par où fallait-il qu’elle passe pour s’enfuir loin d’ici ? Lia ne connaissait rien de l’extérieur ni même des règles. En tout cas depuis sa rencontre avec Newton elle savait deux choses, que les mutants devaient se cacher et qu’elle même devait se cacher encore plus car elle était recherchée. Son père… Il n’avait pas hésité à mettre une grosse somme sur sa tête, quelle horrible personne. Il fallait qu’elle s’échappe d’Illustrious… Où qu’elle trouve un endroit où se cacher correctement. Mais elle ne connaissait personne de confiance.
Le soleil avait commencé à décliner dans le ciel, pas de quoi paniquer ce n’était qu’une fin d’après-midi. C’était il y a 3 jours qu’elle avait fuit de chez elle. Lia circulait de ruelle en ruelle, toutes identiques les unes les autres. Même si cela lui coûtait de l’énergie, elle se rendait invisible dès qu’elle croisait un passant, il ne fallait pas que quelqu’un la reconnaisse. Mais c’était assez imprudent, on aurait pu la voir user de son pouvoir où même la voir réapparaître juste après. Parce que c’est vrai qu’une personne qui pop comme ça dans votre champ de vision, ce n’est pas anodin. Et cette fois-ci ce fut le cas. Un homme à la chevelure claire la fixait un peu plus loin. Lia avait juste eu le temps de comprendre qu’elle se mit à fuir. Quelle erreur ! Elle avait manqué de concentration et voilà que quelqu’un la suivait, probablement un traqueur vu qu’il n’avait pas eu peur. Elle avait espérer qu’il ne se mette pas à ses trousses mais force est de constater que cette course poursuite venait à peine de commencer. Il fallait le semer, vite !
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Apollon
C'était une fin de journée des plus commune. On avait annoncé la présence de plusieurs mutants dans la zone dont un homme qu'il avait ramener sans ménagement. Un colosse qui ne se laissa pas faire jusqu'au bout. Les nobles furent content. Gratifié d'éloge, nourri d'orgueil aussi, Apollon reparti presque aussitot dans la ville pour balayer les lieux tel un concierge se debarrassant des déchets. Oui, ce n'était que ça. Un humble concierge qui debarrassait une noble ville de toute impureté.
C'est dans cet esprit qu'il finit par apercevoir une deuxième victime. Frêle, plutot mignonne, elle ne le vit pas tout de suite. Et cette erreur lui fut fatal.
Elle s'enfuit tout de même. Energie du desespoir quand tu nous tiens, hehe..
Tranquillement il la suivit. Un vent fort se leva tout autour de lui comme d'étrange tornade qui arrachèrent les tuiles des toits jusqu'à bloquer le passage de sa proie. Et même.. de la faire chuter. Elle tomba. Cela ne pris pas bien longtemps. A quoi bon se fatiguer quand on est maitre du vent ?
Il se rapprocha d'elle.
Alors qu'elle avait trébuché et que cette maladresse devait sonner sa fin, cela fut entièrement le contraire.
Il arriva à son niveau, nochalemment. Et son regard de prédateur, inquiètant et sans émotion, changea.
Son regard émeraude s'illumina un instant, mélange de curiosité et d'incomprehension à la vue de l'épaule de la jeune fille.
-tu es une noble.
Il avait dit cela comme s'il n'en revenait pas. Il n'avait encore jamais vu une mutante venu d'une famille de noble.
Souvent, il s'agissait des plus cacher, des plus rejeter, des plus mépriser: les nobles ne voulaient pas de mutant dans leur famille.
Ils les craignaient. Certains étaient engagé comme traqueur mais jsmais le nom de leurs parents n'étaient révélé.
Mais cette fille... elle avait le blason de sa famille...
Alors mutante ou pas, il lui devait le respect. Tel était ce qu'on lui avait appris. Pour lui il y avait les nobles, les scientifique,les mutants-nobles, les traqueurs, la population et les mutants.
Il s'inclina légèrement devant elle.
-mes excuses.. j'ignorais votre rang.. comprenez que vous voir vous enfuir à prêter à confusion...
Il se pencha en lui tendant la main pour l'aider à ce relever.
-vous ne vous êtes pas fait mal, au moins ? S'enquit-il.
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Lia
Lia était tombée si bêtement ! Cette fuite n’aura pas fait long feu, tu parles d’une fugitive. C’était fini, il allait la ramener à son père. A la pensée de revoir tous ses cauchemars, elle retena avec difficulté les larmes qui montaient à ses yeux rosés. Seul un miracle aurait pu la sauver. Un miracle… Qui eu lieu ?
Il avait marmonné comme quoi elle était noble, Lia qui ne s’attendait pas à ce qu’il s’imobilise d’un coup se rendit alors compte que son épaule tatouée était à découvert. Le peu de vêtement qu’elle avait n’était pas pratique pour cacher ses origines. Par réflexe, elle y mit la main dessus mais il était trop tard, il avait bien eu le temps de le voir. Cet emblême signifiant tout ce qu’elle déteste. Pourtant c’est ce qui allait lui sauver la vie. Le blond s’était incliné et s’était mit à parler d’une toute autre manière, comme si elle méritait tout le respect du monde. Un peu tremblante, elle finit par lentement attraper la main tendue pour se relever.
« N-Non tout va bien… »
Ce n’était pas un garçon ordinaire. Il était un genre de traqueur spécial, pas celui qui ne cherche qu’à se remplir les poches, il avait l’air particulièrement loyal envers les nobles… Rien que de voir un emblême de la haute société l’avait complètement changé. Lia était un peu gênée, elle ne méritait pas qu’on lui montre autant de respect.
« Ce n’est rien, je vous en prie ne vous excusez pas. Cet emblême ne veut rien dire, vous n’avez pas besoin de me vouvoyer ou quoi que ce soit… C-C’est compliqué. »
En même temps il n’avait pas forcément eu tord. Elle était une mutante comme les autres ici, son statut ne vallait rien dans ce monde hostile. Lia essuya l’humidité de ses yeux, soulagée de ne pas s’être fait emmené de force.
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Apollon
Apollon fronça les sourcils, l’analysant avec soin. Elle semblait gênée par les égards du blond. Elle accepta sa main tendue et se releva.
Il ne savait comment réagir, il se sentait mal à l’aise et coupable d’avoir pu ainsi attaquer une noble.
- Je ne me permettrai pas de vous tutoyer, voyons, comment le pourrais-je ! Répondit précipitamment le traqueur.
L’intention était touchante mais la hiérarchie ne l’autorisait pas à faire ça…
- Mais vous… vous pouvez sans autre me tutoyer, c’est normal…Ajouta-t-il timidement.
Elle oui, elle le pouvait. La vie pouvait paraitre injuste mais il n’y pensait plus. Ces choses-là lui semblait toutes naturelles. C’était d’ailleurs la première fois de sa vie qu’une noble le vouvoyait. Ca lui faisait drôle mais en même temps cela le gênait. Comme si elle le trait en égal. Mais non, ils n’étaient pas égaux.
Elle semblait différente de tous les nobles. Avides, cruels, ambitieux, sans considération, égocentriques… Cette fille semblait incarnée la douceur et la gentillesse que rares étaient les gens de ce monde.
Elle l’observa avec attention, le regard soucieux. Voulant vérifier avec certitude qu’elle ne s’était pas blessé. C’est après cet attention qu’il cerna légèrement son interlocutrice.
- Je…je crois que je vous remets… L..Lia Silicia c’est bien cela.. ? Comment va votre père ? Vous êtes-vous perdue ? Vous êtes recherché, je crois…Serait-ce trop indiscret de vous demander pourquoi ? Excusez-moi.. peut-être ne devrais-je pas vous poser cette question…
Apollon n’était pas là pour juger ou ramener une jeune noble ayant fuguer. Ce n’était pas son rôle. Son éducation à lui, lui interdisait de contraindre un noble de faire quelque chose qu’il ne voulait pas.
- Je ne vous veux aucun mal, je n’oserais pas… vos histoires ne me regardent pas… mais je ne peux vous laissez vous promener seule, tous les traqueurs ne résonnent pas comme moi et il y a des mutants mal intentionné… m’autoriseriez-vous à vous accompagnez.. ?
Il lui sourit poliment la tête légèrement inclinée.
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Lia
Elle avait secoué la tête, ne pouvant se permettre de le tutoyer elle aussi. Malgré des débuts quelques peu mouvementés, le jeune homme pouvait se montrer très gentil. Son léger sourire avait soulagé d’avantage Lia qui ne savait pas trop ce qu’elle devait faire en sa compagnie. Elle espérait qu’il ne s’agisse pas d’une ruse pour mieux la ramener chez son père.
« Oui c’est bien moi. Je me suis enfuie car… Il m’emprisonnait. Et tout est allé très vite... »
Mais ça, il devait probablement déjà le savoir. Les nouvelles se répandent vite. Il n’avait pas besoin de connaître le… reste. Du moment qu’il ne fait pas un interrogatoire, elle devrait s’en sortir. Lia était du genre à tout déballer d’un coup mais le blondinet sans doute avait d’autres choses à faire que de l’écouter. Ça aurait été compréhensible.
« Je suis désolée, je dois vous embêter avec tout ça. Tout ce que vous voulez du moment que je ne revois pas mon père. »
En même temps, elle ne savait pas trop où aller, ce garçon n’allait pas passer un très grand moment.
« Mais je ne sais pas tellement où je vais aller en vérité... »
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Apollon
La jeune fille semblait complètement perdue et inquiète. Apollon ne connaissait pas vraiment l’histoire de cette famille. On lui avait simplement dit que cette fille était activement recherchée. Mais il ne l’avait jamais vu et il ignorait qu’elle était une mutante jusqu’à aujourd’hui. La raison pour laquelle son père la séquestrait, surement. Une chose était sûre, elle avait fugué et pour rien au monde elle rentrerait. Elle paraissait fatiguée, lasse, apeurée et paumée. Elle n’avait pas réfléchi ou allé…
Le vouvoiement qu’elle s’obstinait à tenir vis-à-vis de lui le rendait toujours autant mal à l’aise… cela revenait à accepter qu’elle ne lui était pas supérieur. Inconcevable.
-Oh. ! Mille excuse, voila qui est fort impoli, je ne me suis même pas présenté ! Je me nomme Apollon Von Zoller. Je suis un traqueur au service des nobles depuis bien longtemps. Il ne faut vraiment pas que vous ayez peur de moi, mon devoir est de mourir pour les nobles et les servir, pas de leur nuire !
Et ce, même si cette fille devenait une proie. Mais le rang faisait tout. Et les nobles peu importe qui ils étaient, ne devaient pas se faire de mal…
- Vous pourriez venir chez moi… c’est une maison de noble également, les bons traqueurs y ont de bons avantages, vous y serai en sécurité pour un temps…Oh mais je comprendrais que vous vous méfiez, c’est bien normal, beaucoup de traqueur vous veux pour la reconnaissance et l’argent…
Lui aussi aimait ça mais pas au point de trahir une supérieure hiérarchique. Jamais. Pourtant, errer sans but dans la ville était bien plus dangereux. Entre les traqueurs, les mutants, les nobles… « raah, si je dis à Newt que je ramène une fille noble chez moi, il va se moquer, c’est certains.. ! » songea t-il en pensant à son ami qui était son opposé. La lune et le soleil. Il secoua légèrement la tête.
- Vous finirez par vous faire prendre dans la ville… regardez… moi, je ne vous traquais même pas et je vous tombe dessus sans mal… imaginez un traqueur sur votre trace… ce ne serait pas raisonnable…Vous avez besoin de repos et d’un coin tranquille.
Une jolie fille mignonne comme tout, seule dans cette ville de dépravé, recherché… Mais d’un autre côté, la jeune fille avait toutes les raisons du monde de ne pas lui faire confiance. Il ne tenait qu’à elle de décider de ce qu’elle voulait faire.
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Lia
Il s'était présenté, Apollon. Comme le dieu dans les livres qu'elle lisait ! C'était amusant. Mais voilà qu'un peu désemparée, elle fut surprise de sa proposition.
"V-Venir chez vous ? Vous feriez ça ?"
Elle essaya de ne pas penser au fait qu'elle dormirait chez un garçon, il était vraiment gentil... Lia ne voyait pas de mensonge dans ses yeux verts et l'occasion semblait inespérée.
"Je vous en serais tellement reconnaissante..."
A son tour même si Apollon allait à nouveau être gêné, elle s'inclina légèrement.
"Merci beaucoup ! Vous êtes gentil..."
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Apollon
Apollon cru mourir d'embarras quand la jeune fille s'inclina pour le remercier.
Pourtant elle se trompait. Il eut un léger pincement au coeur. Non. Il n'était pas gentil. Il agissait simplement ainsi car le rang de Lia était bien supérieur au sien.
-ce n'est pas très loin d'ici.. mais restez extrêmement discrète quand nous arriveront prêt des maisons des nobles..
Apollon avait tout sauf envie de se retrouver au milieux d'un conflit familial surtout entre des nobles.
Il avança à coté de la jeune fille. Fermant les yeux et écoutant le vent qui lui souffla ausitôt que la voix était entièrement vide.
-il n'y a personne, alentours.. dépêchons.
Du moins.. pas de traqueur. Le vent était un immense pour qui nécessitait un grand controle de soi et qui était capricieux. De plus, une trop grande utilisation l'affaiblissait fortement.
-vous pouvez rester chez moi autant que vous le désirer. Personne ne vient chez moi, à part un ami, parfois.
Newt était le seul qu'il tolérait chez lui alors, aucun être humain ne venait le déranger autrement.
-oh. Et j'oubliais.. j'ai un colocataire un peu spécial aussi. C'est.. un chaton. Mais je vous en prie, ne dites rien au noble..! Depuis un léger incident avec un animal, ils m'ont interdit d'en avoir un...
Mais au moins la jeune fille ne se sentirait pas seul. Un simple petit chat récupéré dans la rue.. il espérait vraiment qu'elle ne le balancerait pas..
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Lia
Lia suivit le blond, assez soulagée d’avoir enfin une solution à ses problèmes. Elle ne voulait pas s’imposer, c’était une solution temporaire disons. La jeune fugitive écouta les mises en garde d’Apollon avec beaucoup d’attentions, acquiesçant et se promettant de ne faire aucun bruit. Elle sentit une douce brise la caresser, qu’il était bon de sentir l’air…
Ils arrivèrent devant une jolie maison, sans doute la propriété d’un noble. Apollon avait l’air très loyal, les nobles devaient beaucoup l’apprécier pour lui permettre de vivre ici. Lia se sentie un peu honteuse de devoir entrer chez lui par la suite, elle qui était toute poussiéreuse, elle s’imaginait en train de tout crasser sans le vouloir chez lui. Apollon l’avait invité à rester aussi longtemps qu’elle le voulait, que personne ne venait à part un certain ami, qu’elle serait tranquille… Et d’un chat. Les yeux de Lia se mirent à briller.
« Je n’ai jamais vu de chat en vrai… »
Elle ne les avait vu que dans les livres de l’immense bibliothèque chez elle. Lia ne connaissait vraiment rien, les seules fois où elle pouvait sortir c’était pour aller sur les nombreux balcons qui donnaient sur le jardin. Une infime parcelle.
« A quoi est-ce qu’il ressemble ? Quel est son nom ? Oh j’ai hâte de le voir ! »
Apollon avait aussi rajouté qu’il ne fallait pas qu’elle en parle à cause d’un incident antérieur. Mais à qui pouvait-elle bien en parler de toute manière ? Elle ne connaissait personne à part Nitsa qu’elle avait croisé, Newton qui avait failli l’enlever et… Apollon. Autant dire qu’elle ne pouvait rien faire de mal et ce n’était de toute manière pas son intension.
« Aucun problème, je ne dirais rien. Mais vous savez, je ne connais personne à part mon père... »
Et ce n’était pas une bonne connaissance.
Il y eu un bref silence. Lia se dit que dans cette nouvelle vie, elle se ferait peut être des amis...
« Dites Apollon... Est-ce qu'on pourra être amis vous et moi ? »
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Apollon
Apollon entraina la jeune fille en prenant grand soin de ne croiser personne qui aurait pu porter préjudice à cette jeune noble.
Il lui sourit doucement, amusé par cette naïveté touchante. Lui aussi ne connaissait pas grand-chose à la vie, prisonnier dans une cage dorée en apparence, elle, semblait l’avoir véritablement vécu. Et son enthousiasme à voir un petit chat était agréable à voir. Il savait combien cela pouvait être difficile et peu rassurant pour une jeune femme de pénétrer chez un homme qu’elle ne connaissait pas qui plus est mais elle paraissait tellement désespérée quelle avait accepter. Peut-être que la présence du petit félin apaiserait tous ses doutes.
Elle lui posa plein de question sur l’animal. Son sourire s’agrandit encore, il réfléchit et murmura :
- C’est un jeune chaton noir, trouvé dans la rue. Je ne lui ai donné aucun nom.. Je n’y ai pas réfléchi, à vrai dire… vous pourrai lui trouver un nom, par contre, si vous voulez ! Il est très affectueux, je vous montrerai comment vous en occuper…
Ils finirent par arriver chez lui et l’admiration de la jeune fille pour sa maison ne passa pas inaperçu. Il est vrai que sa fidélité sans limite lui avait octroyé certain privilège car il ne fallait pas croire que tout traqueur avait une maison.
Il fut d’ailleurs rassuré que la jeune fille ne parle pas de la petite bête, il aurait été bien triste s’il avait dû le chasser de chez lui… seul il ne pourrait survivre à cet âge.
Mais juste avant d’entrer chez lui, Lia posa une question étrange. Il y eut un nouveau silence. La surprise se dessina sur son visage. Elle le pensais vraiment.. ? Elle voulait être son ami… à lui… ? il n’avait que peu de connaissance en amitié. Seul Newt en faisait parti. La seule personne qui ne le faisait pas se sentir seul. Mais jamais il n’aurait pensé qu’une noble… Une noble lui demanda ça…
- C’est trop d’honneur… mais…
IL se tourna lentement vers elle , la toisa longuement.
… mais je ne peux accepter… Les nobles ne peuvent être ami avec un simple traqueur…
Comment pouvait-elle désirer devenir ami avec lui… qui n’était qu’un outil pour la noblesse, finalement, malgré la beauté de sa maison, en apparence.. A regret, il pénétra chez lui. Presque aussitôt, le chat accouru avec des miaulements bruyants. Il le flatta gentiment et se redressa.
- Bienvenue chez moi, Madame !
Il rigola en s’inclinant légèrement.
- Voilà le fameux « fauve », donc.
Il la laissa entrer et indiqua de la main l’escalier.
- La chambre est à l’étage, c’est la mienne mais je prendrai le canapé tant que vous êtes ici. Le chat à tendance à aimer dormir dans la chambre alors si vous ne le voulez pas… fermez la porte et je comprends qu’être chez un homme que vous ne connaissez pas est très… perturbant, vous pouvez également fermez la porte à clef. Sinon… faites comme chez vous… à l’étage il y a la chambre, le bureau, une salle de bain, en bas le salon, la cuisine, une autre salle de bain, une petite salle pour le chat et d’autre petit truc pas très important.
Il balaya du regard, sa maison, vide, à part le petit chat qui se frottait à ses jambes manquant de le faire tomber. Mais son regard doré, curieux, ne quittait pas des yeux, la nouvelle arrivante. Intrigué, il fit quelque pas hésitant dans sa direction.
Sur la porte de derrière, il y avait une chatière pour que le jeune chat puisse sortir dans le jardin mais pas à la ville, il avait trop peur que l’animal se perde ou qu’un noble ne le découvre. Mais le jardin était suffisamment grand actuellement pour que le chaton ne manque pas d’exercice.
- Ah. Et comme je vous ai dit… j’ai un ami qui vient parfois ici. Mais c’est un traqueur alors je ne pense pas que ce soit une bonne idée que vous vous montrez devant lui. Si vous êtes seule chez moi, fermez la porte à clef. Si je suis là, restez dans la chambre…
Newt était une personne qu’il aimait beaucoup… Mais il n’était pas certain qu’il accepterait sa démarche.
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Lia
Elle se doutait bien qu’il dirait non, Lia était trop naïve pour penser qu’il allait accepter. C’était dommage… Mais elle voyait bien qu’Apollon ne se ferait pas facilement à l’idée qu’elle n’était PAS une noble et que la traiter comme tel était inutile et embarrassant. Apollon l’avait invité à entrer, elle le suivit à petit pas. Un petit chat s’était précipité vers lui, des miaulements bruillants mais terriblement mignons l’accompagnant. Elle avait lâché un petit « ...ooooh » de fascination tandis que la petite bête se laissa caresser par le blond. Il lui souhaita la bienvenue et lui expliqua les différentes pièces de la maison. Elle fit une petite grimace quand il aborda le fait qu’il lui laisserait son lit. Lia ne se le permettrait jamais, elle était déjà gentiement invitée chez quelqu’un qu’elle venait de rencontrer, qui lui avait permis d’être en sécurité et elle, elle n’avait rien à lui donner en retour. Que faire ? Il insisterait sûrement pour qu’elle dorme en haut. La boule de poil avait avancé timidement vers elle, heureuse, Lia s’accroupit pour l’inciter à s’approcher. Il renifla sa main et délicatement elle commença à lui caresser la tête.
« Tu me fais penser au héro d’une histoire dans un de mes livres, c’était un chat tout noir comme toi. Il s’appelait Foudre. »
Lia releva la tête vers Apollon, il avait encore fait allusion à cet ami qu’il possédait. Il semblait un peu préoccupé.
« Vous êtes sûrs pour votre chambre Apollon ? Je ne veux pas m’imposer plus que ça... »
Elle s’était relevée, le petit chat se frottant contre elle. Il avait visiblement bien apprécié la jeune fille, si bien qu’il avait voulu en réclamer d’avantage en s'agrippant sur une de ses jambes. Lia avait échappé un petit « aïe », les petites griffes du chaton s’étant accroché à ses cicatrices. Il s’était alors éloigné d’un coup, sans doute effrayé.
« Oh désolé petit Foudre… Tu comprends, mes blessures me font encore mal parfois... »
Il n’y avait pas eu de mal en plus, juste un léger saignement qu’elle faisait partir machinalement en le frottant d’une main.
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Apollon
- Oh, je suis désolé ! C’est encore un chaton, il ne sait pas encore se maitriser…
Un peu comme lui, en fait…
- Oui, la chambre est à vous, c’est tout à fait normal.
Il n’allait tout de même pas faire dormir cette jeune fille. Il espérait que la chambre soit suffisamment bien rangé.
- Foudre ? C’est mignon comme nom, tu peux l’appeler comme ça si tu en as envie. Sourit-il distraitement.
Mais en réalité, un léger grincement le fit tiquer aussitôt. Des pas aussi discret qu’un éléphant marchant sur des coquilles d’œufs se firent entendre.
Impossible, mais qui était-ce donc ?! Le chat miaula, entendant également la démarche de quelqu’un qui se sentait parfaitement chez lui. Evidemment, ce squatteur de Newt n’avait pas trainer pour faire son apparition tout en douceur.
- L-Lia, bougez et allez tout de suite à l’étage ! Fulmina t-il en la bousculant vers l’escalier, le chat sur leur talon.
Il lui jeta un ultime regard insistant, manquant presque de la faire tomber dans la précipitation.
Puis il fit volte face pour se diriger vers son ami. Presque essoufflé.
- Hum… à Euh, Newt’, tu aurais pu tout de même frapper, les règles de bienséance te dise quelque chose ? J’allais me…euh… doucher, j’aurais pu ne pas t’entendre.
Quoi que, ça, ça n’était pas possible. Et heureusement sinon il aurait vu Lia et les ennuis auraient commencé…
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Newton
Deux jours étaient passés depuis que Newton avait trouvé cette étrangère du nom de Lia. A la fois noble et mutante, il avait reçu l’ordre de la retrouver pour la rendre à son père qui la faisait rechercher dans tout le pays mais quand le traqueur avait compris pourquoi elle avait fui, le garçon à la chevelure brune avait tout de suite changé d’avis, et ce n’était pas la première fois qu’il faisait ça. C’était un traqueur plus ou moins libre et contrairement à son meilleur ami, Apollon, il se fichait pas mal de l’image qu’il pouvait renvoyer. Alors, quand c’était des victimes qui fuyaient leurs bourreaux, il les laissait partir sans broncher. Puis le soir, il retournait voir les nobles, bredouille. Il passait pour un incompétent dans ce genre de moments mais il se fichait bien de savoir ce que ces derniers pensaient. En revanche il aurait bien aimé raconter à Apollon à quel point la jeune fille qu’il avait conduit jusque chez elle avait été mignonne. Alors, il s’était rendu chez son ami, sans prévenir, alors que le soleil déclinait peu à peu dans l’horizon. Bah, ils passeraient probablement la soirée ensemble, comme souvent d’ailleurs, quand il n’était pas fourré chez Warren, un garçon particulièrement attirant avec qui une tension sexuelle avait été palpable dès leur première rencontre.
Une fois arrivé devant chez son blondinet, le brun entra sans même toquer puisque la porte était encore ouverte et il interpella son ami, les mains confortablement plongées dans son fidèle sweat à capuche noir.
- Apooooo faut trop que j’te raconte un truc !
Il s’apprêtait à tout lui raconter mais quand il vit le teint rougeâtre de son ami ainsi que sa voix hésitante et sa respiration haletante, les doutes s’installèrent naturellement dans le cerveau du plus vieux.
- Ouah t’es constipé ou quoi ? Tu veux des cachets ?
Puis il tiqua et son visage changea, un sourire espiègle et coquin sur le visage.
- Oh oh... me dis pas que t’as ramené une fille chez toi...? Enfiiiin ! Après toutes ces années ouah j’suis si fier de toi mon poussin !
Il vient lui embrasser le front en ricanant, soudainement jovial puis il se dirigea vers l’escalier.
- Tu me la présentes ?
Il était loin que cette même fille qui se trouvait à l’étage, était celle qu’il avait trouvé mignonne, deux jours auparavant.