J'ai ragé /Anya/

HISTOIRE - Anya a passé près de 8 ans enfermée dans un laboratoire en tant que cobaye. Elle n’a pas de souvenirs de ce qu’était sa vie avant de se retrouver enfermée. La seule chose dont elle se souvient, c’est les larmes qui coulaient sur le visage de sa mère le jour où on l’a emmenée dans ce qui allait être son nouveau chez elle. Si pour le moment elle n’a aucun autre souvenir des quatre premières année de sa vie, elle imagine que sa vie devait être remplie de tendresse, que ses deux parents devaient l’aimer et qu’elle avait peut-être des frères et sœurs avec qui jouer, faire des bêtises et découvrir le monde qui s’offrait à eux. Si elle savait que ses parents avaient divorcés et que sa mère avait récupéré sa garde après qu’elle se soit rendue compte que son père était régulièrement très violent avec elle. Si elle savait aussi que sa mère l’avait vendue au laboratoire pour pouvoir mieux subvenir à ses propres besoins et à ceux de ses deux autres enfants. Si elle savait enfin que si sa mère pleurait lorsqu’elle partit, c’était parce qu’elle savait qu’en vendant sa fille, elle abandonnait une part de son humanité.
Pendant ses huit années de captivité, elle a subi beaucoup d’expériences toutes plus ou moins douloureuses. Mais elle n’était qu’un rat de laboratoire et c’est comme ça qu’on l’appelait et qu’on la traitait, si bien qu’elle finit par oublier jusqu’à son propre prénom. Pendant tout ce temps, les scientifiques ont cru que son pouvoir était celui de doubler le poids des personnes qu’elle regardait. On lui bandait alors souvent les yeux pour qu’elle n’utilise pas son pouvoir. Pourtant, elle n’était pas seulement capable de cela, elle pouvait controler la gravité tout autour d’elle.
Un jour, quand elle eu douze ans, elle perdit le contrôle de son pouvoir. Elle augmenta tant la gravité tout autour d’elle que le sol s’enfonça et le toit du laboratoire s’effondra provoquant la mort de plusieurs scientifiques et cobayes. Elle réussit à se protéger en annulant la gravité juste autour d’elle quand tout commença à s’effondrer.
C’était là, dans ces décombre qu’elle le vit.Il l’aida à s’enfuir. Elle ne savait pas qui il était mais il l’avait traitée comme un être humain et non pas comme un rat de laboratoire. Le soir ils avaient fuit loin du lieu de la catastrophe afin que personne ne les trouve. Cela faisait si longtemps que la filette n’avait pas vu l’exterieur qu’elle en avait oublié à quoi cela ressemblait. L’odeur du vent et des fleurs ne lui semblait pas du tout familière.
Ils passèrent la nuit dehors. Lorsque l’inconnu près d’Anya sembla endormi, elle partit. Elle marcha une bonne partie de la nuit dans le parc de la ville. Tout était désert, elle était perdue et semblait seule au monde mais ça lui était égal. Sa vie n’avait à cet instant plus d’autre valeur que celle qu’elle lui donnait et elle était libre. Elle finit par s’écrouler de fatigue sur le gazon doux et humide. Il faut dire qu’elle avait rarement autant fait d’exercice dans sa vie.
A son réveil au petit matin, elle était toujours seule et morte de faim. Elle ne connaissait pratiquement rien de l’extérieur. Elle commença alors à creuser dans le sol meuble et  mangea la terre et l’herbe qu’elle avait déterré. L’aspect visuel ressemblait à ce qu’elle avait l’habitude de manger. Si la texture et le goût laissaient à désirer, cela avait au moins le mérite de lui remplir l’estomac. C’est comme ça que le jeune homme qui avait sauvé Anya la veille la retrouva : affalée en train de manger de la terre. Qu’importe, ce jour-là il la prit avec lui et lui donna le prénom qu’elle porte aujourd’hui:Anya. Par ce prénom, il lui permis à nouveau d’exister et de vivre en tant qu’être humain et non plus en temps que cobaye. Par ce prénom, il lui permit de naître à nouveau.